Les 9 Règles de la Réussite
Les 9 Règles de la Réussite
Les gens qui réussissent ont, à toutes les époques, découvert les secrets d'une vie réussie. Les secrets qu'ils ont découverts nous sont connus car ils ont partagé ce qu'ils avaient appris sur la réussite dans leurs écrits. Mais leurs leçons restent encore inconnues de la plupart des gens, car pour réussir à toucher le plus grand nombre, une leçon ne doit pas seulement être imprimée dans un livre, mais partagée sous la forme d'un listicle. Afin de rendre leur sagesse accessible à un large public, cet article résume ce que les gens qui réussissent ont appris sur la réussite à travers 9 règles d'or sur comment réussir.
1. Investissez dans ce qui Offre le plus Haut Rendement : Votre Propre Compagnie, à Dîner
La plupart des gens cherchent à accomplir de grandes choses afin de pouvoir ensuite les raconter à dîner, au lieu d'approuver nerveusement ce que leur raconte leur voisin de table en réfléchissant à ce qu'ils vont bien pouvoir dire ensuite. Les gens qui réussissent un peu accomplissent de grandes choses et les racontent à dîner, puis redeviennent nerveux et s'éclipsent tôt dans la soirée pour retourner accomplir de grandes choses et avoir de nouvelles choses à raconter.
Les gens qui réussissent vraiment réalisent qu'être de bonne compagnie à dîner consiste en une multitude d'aptitudes – savoir éveiller l'intérêt, savoir être léger, savoir quand s'effacer, écouter avec attention, ne jamais cesser d'être curieux – qui ne s'aiguisent qu'en les pratiquant directement. Ils comprennent que pour devenir d'excellents compagnons de table, il leur est plus rentable de passer du temps à rendre leur compagnie plus riche que d'espérer qu'elle le deviendra mécaniquement à force de temps passé sur d'autres projets. Ils se rendent compte qu'investir dans leur propre compagnie l'emporte sur investir dans de grandes choses, sauf si leur compagnie est moins que grande.
Michel de Montaigne était un philosophe qui connut une grande réussite au sein de la pensée humaniste. Il réussit à avancer de nombreuses négociations entre deux rois de France et le Duc de Guise, lui-même à la tête de la Ligue Catholique, une ligue qui, bien que finalement défaite, eut une réussite considérable. Il développa également avec La Boétie une amitié des plus réussies, préfigurant le concept de bromance avec plus de 400 ans d'avance. Tutoyant la réussite comme il le faisait, Montaigne comprit qu'il lui valait mieux investir principalement dans sa propre compagnie que dans les choses éminentes qui l'entouraient. Au Livre 3 du Chapitre X de ses Essais, il écrit :
"[Aux] affections qui me distraient de moi, et attachent ailleurs, à celles-là certes m'opposé-je de toute ma force. Mon opinion est, qu'il se faut prêter à autrui, et ne se donner qu'à soi-même. [...] Si quelquefois on m'a poussé au maniement d'affaires étrangères, j'ai promis de les prendre en main – non pas au poumon et au foie ; de m'en charger, non de les incorporer : de m'en soigner, oui ; de m'en passionner, nullement : j'y regarde, mais je ne les couve point. J'ai assez affaire à disposer et ranger la presse domestique que j'ai dans mes entrailles, et dans mes veines, sans y loger, et me fouler d'une presse étrangère, et suis assez intéressé de mes affaires essentielles, propres, et naturelles, sans en convier d'autres foraines. Ceux qui savent combien ils se doivent, et de combien d'offices ils sont obligés à eux, trouvent que nature leur a donné cette commission pleine assez, et nullement oisive.''
Faites comme Michel de Montaigne : Investissez dans votre propre compagnie.
2. Concentrez-Vous sur les Sujets qui ont le plus Grand Impact
La plupart des gens tentent de rendre leur conversation intéressante en racontant des ragots qui ne peuvent intéresser que les gens au même étage qu'eux dans leur entreprise. Les gens qui réussissent un peu tentent d'en faire autant à travers des bons mots qui peuvent toucher un public un peu plus large, mais qu'in fine seuls les gens qui travaillent dans le même secteur d’activité qu'eux peuvent comprendre.
Les gens qui réussissent vraiment visent d'être de plaisante compagnie pour tout le monde, et cherchent donc à être universellement charmants. Ils réalisent que les sujets de niche ont un public potentiel qui ne peut croître que jusqu'à un certain point, et choisissent par conséquent des sujets qui permettent de tisser des liens avec n'importe qui. Ils comprennent que le fait que tous les sujets puissent être rendus intéressants n'est pas une autorisation à se réduire à quelques obsessions, mais une invitation à élargir leurs intérêts.
Blaise Pascal était un scientifique dont la réussite fut considérable. Il inventa les probabilités, montra que la nature n'a pas tant horreur du vide qu'elle ne se fiche de ce que le vide pense, et s'enferma dans sa chambre pour réparer des ordinateurs 300 ans avant l'apparition du terme de nerd, ce qui implique qu'il dut d'abord créer le premier ordinateur avant de pouvoir le réparer. En habitué de la réussite qu'il était, Pascal réalisa qu'il ne pouvait pas blâmer les autres de ne pas être intéressés par les trucs nerdy qui l'intéressaient lui-même. À la place il chercha activement à élargir ses intérêts vers des sujets qu'il pouvait discuter avec n'importe qui. Dans ses Pensées, il écrit :
“J’avais passé longtemps dans l’étude des sciences abstraites et le peu de communication qu’on en peut avoir m’en avait dégoûté. Quand j’ai commencé l’étude de l’homme, j’ai vu que ces sciences abstraites ne sont pas propres à l’homme, et que je m’égarais plus de ma condition en y pénétrant que les autres en l’ignorant. J’ai pardonné aux autres d’y peu savoir.”
Faites comme Blaise Pascal : Concentrez-vous sur les conversations à rendements d'échelle croissants.
3. Gardez la Fin en Tête afin de n'Assassiner Personne
Quand on leur demande “Quoi de neuf?”, la plupart des gens répondent en parlant de ce qui est neuf, indépendamment de si ce qui est neuf à une chance de lancer une conversation intéressante. Les gens qui réussissent un peu se rendent compte quand leur journée n'est pas matière à une bonne conversation et inventent des histoires qui n'ont pas eu lieu à la place.
Les gens qui réussissent vraiment raisonnent à rebours, en commençant par l'objectif final. Ils anticipent qu'ils voudront avoir une bonne réponse à donner quand on leur demandera “Quoi de neuf?” et organisent leur vie en conséquence, de manière à ne faire que des choses propices à des conversations intéressantes.
Oscar Wilde était un dramaturge dont les pièces furent de grandes réussites. Il écrivit la pièce L'Importance d'être Constant, qui à l'époque victorienne était une qualité étroitement associée à la réussite. Auréolé de réussite comme il l'était, Oscar Wilde réalisa que le meilleur moyen d'être d'excellente compagnie à dîner était de ne faire que des choses qui le rendraient de bonne compagnie. Dans Le portrait de Dorian Gray, il écrit :
“Je croirais cependant que le meurtre est toujours une erreur. Il ne faut jamais rien faire dont on ne puisse discuter après dîner.”
Faites comme Oscar Wilde : Gardez la fin en tête et ne mettez fin aux jours de personne.
4. Ne Vous Faites pas Prier, Faites-Vous Vous
La plupart des gens se comportent à dîner d'après la façon dont ils pensent que les gens veulent qu'ils se comportent à dîner. Les gens qui réussissent un peu googlent quelle est la meilleure façon de dîner et regardent des films pour savoir comment dîner au mieux. S'ils sont Europeéens, ils passent la soirée à demander aux gens s'ils ont lu Pascal, parce que c'est ce que fait Jean-Louis Trintignant dans Ma nuit chez Maude. S'ils vivent aux États-Unis, ils racontent comment ils sont partis vivre en Pologne pour pratiquer la méthode Stanislavsky dans les bois, parce ce que c'est ce qu'André fait pendant l'essentiel du film Mon dîner avec André.
Les gens qui réussissent vraiment développent leur propre façon d'être de bonne compagnie, qui leur est unique. Bien qu'ils reconnaissent que Françoise Fabian est absolument magnétique dans Ma nuit chez Maude, ils comprennent que l'essence même d'une bonne compagnie est d'être attachée à une individualité et de ne pas être facilement substituable.
Socrate était un philosophe grec qui connut une réussite considérable. Il créa la philosophie occidentale alors qu'il vivait à Athènes, la cité-État qui réussissait le mieux au sein de la ligue de Délos au Ve siècle avant JC, un siècle largement considéré comme le siècle le plus réussi d'Athènes.
Dans son livre Le banquet, Platon, un autre grec dont la réussite fut presqu'aussi grande, relate le dîner organisé par Agathon pour célébrer sa victoire aux Dyonisies de 416 avant JC. Il raconte comment Éryximaque suggéra que tous les invités feraient un éloge d'Éros et comment, comme tous les autres invités, Socrate accepta. Mais quand vint son tour, Socrate trouva en lui la force de reconnaître que faire un éloge comme les autres l'avaient fait serait ne pas être fidèle à lui-même, et proposa de faire à la place un discours à sa propre façon :
"C'est alors, oui, que j'ai compris que j'étais ridicule, lorsque je vous promettais de faire à mon tour de conserve avec vous un éloge d'Éros, et quand je déclarais que j'étais redoutable sur les sujets qui relèvent d'Éros, alors je ne savais rien sur la manière dont il convient de faire un éloge. [...]
“Je ne veux plus faire un éloge de cette façon, j'en serais bien incapable. Pourtant, à condition de m'en tenir à la vérité, j'accepte de prendre la parole, à ma manière et sans rivaliser avec les discours qui furent les vôtres, car je ne veux pas m'exposer au ridicule. Vois donc, Phèdre, s'il est besoin d'un discours de ce genre, qui fasse entendre des choses vraies au sujet d'Éros, mais avec des mots et un ordonnancement des expressions qui me viendront au fil du discours.”
Faites comme Socrate : Parlez d'Éros à votre façon.
5. Dînez Dur
La plupart des gens se perçoivent comme étant soit un bon, soit un mauvais compagnon de table. Quelles que soient leurs qualités dînatoires, ils les considèrent comme immuables. Ils dînent à heure fixe et ont un état d'esprit dînatoire fixe. Les gens qui réussissent un peu acceptent de dîner un peu plus tard les mardis parce qu'ils ont leur cours de calligraphie ce jour-là. Mais ils continuent d'avoir un état d'esprit dînatoire fixe.
Les gens qui réussissent vraiment comprennent que les qualités dînatoires poussent de la même façon qu'ont poussé les légumes qui sont dans leurs assiettes. Ils savent qu'aussi talentueux qu'ils puissent être aux conversations résolues, empathiques et spirituelles, l'excellence ne peut s'atteindre, en matière de compagnie, sans passer de longues heures à la table à dîner. Ils réalisent que de grands dîners sont le fruit d'un grand travail. Et donc ils dînent dur.
Dîner dur est exigeant, parce que cela nécessite de passer moins de temps sur tout ce qui a peu d'impact sur vos dîners. Vous ne pouvez pas devenir excellent à dîner si vous avez pris l'habitude de rester tard au bureau le soir pour vous démarquer. La plupart des gens trouvent difficile de changer de telles habitudes, parce que travailler est agréable et constitue une source d'épanouissement. Mais trouver la détermination de briser ces habitudes et d'en construire de nouvelles paie au-delà de l'imaginable. Nul besoin d'arrêter de travailler – ce n'est même pas souhaitable. Mais si vous travaillez plus que nécessaire pour subvenir à vos besoins et couvrir les dépenses liées à vos dîners, vos centres d'intérêt se réduiront, votre conversation s'assèchera, et votre compagnie deviendra désagréable à toute personne hors du cercle restreint de vos collègues.
Bertrand Russell était un logicien qui connut une réussite hors du commun. Il posa les fondations de la logique moderne et donna son nom au paradoxe de Russell, qui énonce qu'un système axiomatique ne pourra jamais réussir s'il postule une compréhension sans restriction. En familier de la réussite qu'il était, Bertrand Russell comprit les risques de ne pas passer de longues heures à développer les qualités nécessaires à des dîners de qualité. Il réalisa également les conséquences géopolitiques de ne pas le faire. Bien qu'écrivant 50 ans avant les réformes économiques de Deng Xiaoping, il prédit les risques de se laisser distancer par la Chine. Dans La conquête du bonheur, il écrit :
“L'art de la conversation générale, par exemple, porté à la perfection dans les salons français du XVIIIe siècle, était encore une tradition vivante il y a quarante ans. C'était un art très raffiné, faisant intervenir les plus hautes facultés dans la poursuite de quelque chose de complètement évanescent. Mais qui à notre époque se soucie de quelque chose d'aussi frivole? En Chine cet art florissait encore à la perfection il y a dix ans [...]”
Faites comme Bertrand Russell : Dîner dur afin que nous ne perdions pas face à la Chine.
6. Ne Brûler pas Votre Dîner, ni vos Ailes
Pour dîner dur durablement cependant, il faut éviter que tout parte en flammes. La plupart des gens cherchent activement à éviter de brûler leur dîner. Les gens qui réussissent un peu cherchent à éviter que leur dîner soit même légèrement trop cuit.
Les gens qui réussissent vraiment évitent non seulement de brûler leur dîner, mais également de brûler leurs ailes. Ils gardent leur agenda rempli d'invitations à dîner, mais refusent celle qui les poussera à bout et les rendra incapables de se rendre aux dîners futurs. Ils sont captivants, divertissants, et délicieusement aimables, mais ils ne risquent pas leur santé pour un bon mot.
Même les gens à la réussite exceptionnelle courent le risque de brûler leurs ailes à dîner. Alcibiade était un général grec dont la réussite fut précisément exceptionnelle. Pendant la guerre du Péloponnèse, il servit comme général pour Athènes, puis pour l'ennemi d'Athènes Sparte, puis pour l'ennemi commun d'Athènes et de Sparte, la Perse, ce qui en fait quelqu'un de pas complètement fiable mais à la réussite trois fois plus grande. Néanmoins, son désir de réussir à divertir pouvait se retourner contre lui. Dans le Banquet de Platon, quand il débarque chez Agathon sans être invité et complètement ivre et qu'il décourage Agathon de sortir avec Socrate en racontant à tout le monde la nuit où il avait invité Socrate à dîner chez lui et où Socrate n'avait rien tenté, il rend la soirée plus amusante pour tout le monde, mais il le fait au prix de son propre équilibre psychologique.
“Je me soulevais donc, et, sans lui laisser la possibilité d'ajouter le moindre mot, j'étendis sur lui mon manteau – en effet c'était l'hiver –, je m'allongeai sous mon grossier manteau, j'enlaçai de mes bras cet être véritablement divin et extraordinaire, et je restai couché contre lui toute la nuit. Là-dessus non plus, Socrate, tu ne diras pas que je mens. Au vu des efforts que moi j'avais consentis, sa supériorité à lui s'affirmait d'autant : il dédaigna ma beauté, il s'en moqua et se montra insolent à mon égard. Et c'était précisément là que je m'imaginais avoir quelque chance, messieurs les juges, car vous êtes juges de la superbe de Socrate. Sachez-le bien. Je le jure par les dieux, par les déesses, je me levai après avoir dormi aux côtés de Socrate, sans rien de plus ne se fût passé que si j'avais dormi auprès de mon père ou de mon frère aîné.”
Ne faites pas comme Alcibiade : Ne prenez pas l'invitation de cet article à cultiver le temps que vous passez avec les gens que vous aimez comme une nouvelle opportunité de faire un burn-out.
7. Ne Dénoncez pas vos Compagnons de Dîner aux Autorités Locales
La plupart des gens attendent de voir arriver les invitations à dîner, ne pensant que rarement à organiser des dîners eux-mêmes. Les gens qui réussissent un peu collectionnent les invitations à dîner pendant des années, puis se décident à faire une pendaison de crémaillère le jour où ils emmenagent.
Les gens qui réussissent vraiment apportent leur part à l'organisation des dîners, et même davantage.
Jésus de Nazareth était un prophète dont la réussite fut sans commune mesure. Il donna naissance au christianisme, une religion qui compte actuellement plus de deux milliards de croyants, ce qui en fait la religion ayant le mieux réussi de tous les temps. Fils de Dieu qu'il était, il fit toutes les choses ci-dessus :
- Il investit dans sa propre compagnie, faisant en sorte que sa présence, et non celle des prophètes de l'ancien testament, soit ressentie à tout instant.
- Il se concentra sur des sujets universels comme aimer son prochain, quelque chose qui peut parler à toute personne qui a un prochain.
- Il ne commit aucun meurtre.
- Il trouva sa propre manière d'être plaisant à dîner, comme par exemple multiplier les pains et les poissons aux noces de Cana.
- Il dîna dur, poussant les autres et lui-même à dîner en des occasions où la plupart des gens ne voyaient aucune raison de dîner, comme le retour du fils prodigue.
- Il ne brûla pas ses ailes, mais mourut plutôt les bras écartés sur la croix.
Mais il prit également l'initiative d'inviter les gens à dîner. Bien qu'il laissa aux apôtres le soin de tout préparer lors de la Cène, c'est lui qui dit aux apôtres d'aller à la ville chez un tel, et de lui dire qu'il ferait la Pâque chez lui avec ses disciples.
La réussite de Judas Iscariote fut considérablement moindre. Bien qu'il ait été invité à la Cène par Jésus de Nazareth, il ne retourna jamais l'invitation. À la place, il alla voir les principaux sacrificateurs et leur demanda ce qu'ils étaient prêts à lui donner pour qu'il leur livre Jésus, et accepta trente pièces d'argent pour le faire. Judas Iscariote espérait peut-être que ça le rendrait intéressant, mais il ne fit que tout gâcher pour tout le monde. En fin de compte; il ne créa aucune religion, se pendit, et pour cette raison ne fut jamais plus invité à dîner par les autres apôtres, comme le raconte Matthieu 27:3-5:
“Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant : J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent : Que nous importe? Cela te regarde. Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira, et alla se pendre.”
Ne faites pas comme Judas : Gardez vos compagnons de dîner en vie afin qu'il y ait plus de dîners.
8. Réalisez qu'il n'y a Rien de Mal à Dîner de Confiture
La plupart des gens rechignent à l'idée de dîner de pain de mie et de confiture. Ils trouvent ça malsain et immature, et craignent qu'être vus en train de manger de la confiture au dîner renverra d'eux une mauvaise image. Les gens qui réussissent un peu admettent avec aplomb avoir à l'occasion dîné d'un bol de céréales quand ils avaient 20 ans passés, mais il s'assurent que les gens comprennent bien qu'ils ont maintenant laissé ce genre d'habitudes derrière eux.
Les gens qui réussissent vraiment ne voient aucun problème à manger occasionnellement de la confiture au dîner. Ils raisonnent que si la confiture est bonne et sans effet négatif à long terme au sein d'une alimentation équilibrée quand elle est consommée au petit-déjeuner, elle est tout aussi bonne quand elle est consommée au dîner. Ils se fichent d'être perçus comme puérils. Ils se fichent de ce que les gens pensent. Ils ne se soucient que d'apprécier leurs dîners.
John Maynard Keynes était un économiste à la réussite retentissante. Il donna son nom à de nombreux isme avec des préfixes comme néo, post, et nouveau, ce qui est la mesure de la réussite dans les sciences sociales. Rompu à la réussite comme il l'était, il comprit que manger de la confiture au dîner était non seulement tout à fait acceptable mais également une des clés de la réussite. Dans ses Perspectives économiques pour nos petits-enfants, qu'il écrivit en 1930, il plaida en faveur d'un avenir dans lequel manger de la confiture serait non seulement socialement acceptable mais également socialement valorisé. Mais il y prédit également les obstacles qu'un tel changement social rencontrerait :
“Nous serons enfin libres de rejeter toutes sortes d'usages sociaux et de pratiques économiques touchant à la répartition de la richesse et des récompenses et pénalités économiques, que nous maintenons actuellement à tout prix malgré leur caractère intrinsèquement répugnant et injuste parce qu'ils sont extrêmement utiles pour promouvoir l'accumulation du capital. Bien sûr, il y aura encore bien des gens, dotés d'une intentionnalité intense et inassouvie, qui poursuivront aveuglément la richesse – sauf à trouver un substitut acceptable. Mais le reste d'entre nous ne sera plus sous l'obligation de les applaudir et de les encourager. Car nous examinerons alors avec plus de curiosité qu'il n'est aujourd'hui sain de le faire la vraie nature de cette intentionnalité dont la nature a doté chacun d'entre nous, ou presque, à des degrés divers. Car cette intentionnalité signifie se soucier davantage des résultats de nos actes qui sont le plus éloignés dans le temps que de leurs qualités intrinsèques ou de leurs effets immédiats sur notre environnement. L'homme plein d'“intentionnalité” est toujours en train de chercher à assurer à ses actes une immortalité factice et illusoire en projetant dans l'avenir l'intérêt qu'il leur porte. Il n'aime pas son chat, mais les chatons de son chat; ni même en vérité ses chatons, mais les chatons de ses chatons, et ainsi de suite jusqu'à la fin des temps des chats. Pour lui, la confiture n'est pas de la confiture, à moins qu'elle ne soit de la confiture demain et jamais de la confiture aujourd'hui.”
Faites comme John Maynard Keynes : Ne considérez pas que la confiture qui ne sera pas de la confiture n'est pas de la confiture.
9. Partagez vos Desserts
La plupart des gens ne partagent pas leurs desserts. Ils identifient le dessert qu'ils préfèrent sur le menu et le commandent pour eux tout seuls. Ils ne voient pas ce qu'il y a à gagner à échanger la moitié d'un dessert qu'ils apprécient plus contre la moitié d'un dessert qu'ils apprécient moins. Ils sont prisonniers de la pensée à somme nulle. Les gens qui réussissent un peu partagent leurs desserts quand il y a deux desserts qu'ils apprécient sur le menu et qu'ils ont du mal à choisir entre les deux, comme la panna cotta et le tiramisu dans un restaurant italien. Mais ils refusent de partager leurs desserts dès qu'ils ont une préférence nette pour un des deux desserts.
Les gens qui réussissent vraiment valorisent la diversité en matière de desserts, et réalisent que la possibilité de goûter un peu à tous les desserts bénéficie à tout le monde. Ils pensent gagnant-gagnant.
Jean Anthelme Brillat-Savarin était un chef dont la réussite fut si considérable qu'il devint un fromage, le Brillat-Savarin. Dans sa Physiologie du goût, il écrit :
“On devient cuisinier, mais on naît rôtisseur.”
Ça ne va pas vraiment dans le sens du présent conseil, mais dîner est une chose trop importante pour être confiée aux cuisiniers.
Faîtes comme Brillat-Savarin : Dînez si bien que vous en devenez un fromage.
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